Niki de Saint Phalle (1930-2002)
Une sacrée nana !
Née en France à Neuilly-sur-Seine, Niki grandit vite à New York dans la riche famille des banquiers de Saint Phalle. Niki connait une enfance difficile, c’est pourquoi elle s’ évade alors dans un monde de rêve et de conte comme ceux que lui lisait sa grand-mère en France. Cette enfance douloureuse lui laissera toujours des traces dont une fois adulte, elle cherchera à se libérer, l’art sera alors son remède. Elle commence par peindre à l’huile des toiles sur lesquelles elle incruste quelques petits objets (perles, couvercles, morceaux de bois…) reprenant cet univers à la fois féerique et sombre. En 1960 elle quitte sa famille pour se consacrer à sa carrière artistique et fait scandale en 1961 avec sa série des Tirs. Elle crée une œuvre en relief en y incorporant de nouveaux objets et des sacs de peinture de couleurs et recouvre le tout de plâtre. Elle fait ensuite apparaître la couleur en tirant sur les sacs avec une carabine. La peinture se met alors à couler, à saigner et par ce geste Niki exorcise sa haine contre la guerre, son amant et sa famille. La série des Tirs vaudra à Niki d’être invitée à rejoindre le groupe des Nouveaux Réalistes en 1961. Cependant c’est grâce à ces Nanas aux formes rondes (rappelant la grossesse de son amie et muse Clarisse Rivers) que Niki rencontre le succès à partir de 1962, avec cette vision de la femme libérée et épanouie. Niki réalisera de très nombreuses Nanas mais la plus impressionnante fut la Hon qu’elle créera en 1966 en Suède avec Jean Tinguely, de 6,10 mètres de haut et de 26,70 mètres de long . Avec Tinguely, membre des Nouveaux Réalistes qu’elle épouse en 1971, elle crée des œuvres monumentales comme le Cyclope de Milly-la-Forêt ou la fontaine Stravinsky à Paris, elle amenant les formes et les couleurs vives, lui sa science de la mécanique.
